Passionnée depuis toujours par l’univers du plus célèbre et charmeur des espions, James Bond, Chloé Mons réinvente les génériques de ses films, à travers treize reprises : “Permis de tuer”, « Le Monde ne suffit pas », « Demain ne meurt jamais », “Goldfinger”, ou encore “Rien que pour vos yeux”. Ces thèmes mythiques de John Barry et d’autres compositeurs qu’elle a désossés sont de véritables réécritures, antidotes au confinement, pour voyager et se remémorer un monde qui n’existe déjà plus dans un écrin de jazz sensuel. Cette dédicace onirique à la fois pailletée et cendrée a pour nom : « Globe-trotter – Ode to Bond ».

Photo : Anna Mia

Dans l’un de vos livres « Jachère – Portrait en mouvement », on peut lire : « Ecrire le monde que je traverse et qui me traverse. En décrire les impacts à l’intérieur et à l’extérieur. Et découvrir que derrière ce mot « solitude » se cache un autre mot : liberté.(…) Quelques années sauvages qui m’ont installée solidement au volant de mon bolide de vie ». Traversez-vous les films de James Bond autant qu’ils vous traversent ?

Oui, je crois. Et en plus, c’est depuis l’enfance. Et ça continue de m’accompagner. Je les traverse et ils me traversent et j’adore vraiment. Ils me laissent à chaque fois de nouveaux rêves, que ce soit de voyages ou d’aventures.

Quand vous créez un album ou un livre, découvrez-vous des choses sur vous et sur les autres à l’image de l’Aston Martin de James Bond qui comporte des gadgets et des armes secrètes ?

Effectivement, c’est à chaque fois un voyage qui m’apprend des choses sur moi. Parce qu’au début d’un disque, j’ai une vision de ce que je veux faire mais à l’arrivée, ma vision a évolué. Et j’ai appris quelque chose de moi, bien sûr. Je ne sais pas si ce sont des gadgets, je ne crois pas, je ne suis pas trop gadgets comme fille finalement dans ma vie. Je vais plutôt à l’essentiel, à l’image de ce disque. Mais c’est sûr que j’apprends des choses à chaque fois. Et puis, j’apprends à faire aussi, je me suis mise au piano très tard, à plus de trente-cinq ans. Maintenant, c’est le troisième album que je fais complètement au piano. Ce ne sont pas des compositions mais plutôt des relectures. Le précédent était complètement composé au piano. Et avant, je n’avais jamais touché à un clavier de ma vie. Donc, oui, je découvre beaucoup de choses. C’est une aventure, une vraie aventure à chaque fois.

Dans cette idée de bolide de vie, le plaisir de la création n’est-il pas aussi celui de prendre des chemins de traverse, des écarts de route qui n’étaient pas prévus au départ ?

Si, c’est ça. C’est une évolution et un work in progress permanents de créer. Effectivement, je me retrouve à faire des choses que je n’aurais jamais imaginées. J’ai fait un album en Inde et je ne me serais jamais imaginé faire un album en Inde. C’est fou tout ce qu’on peut faire. Après, il y a les rencontres, bien sûr. Comme Blixa Bargeld. Cela a été une grande rencontre. Cela a été extraordinaire de bosser avec lui. Mais je n’aurais jamais imaginé le faire. La vie est très surprenante. Heureusement, d’ailleurs. C’est presqu’un « James Bond ». C’est très surprenant ce que l’on arrive à faire finalement. Je crois fondamentalement que l’on sait tout faire. Après, les situations d’une vie vous révèlent et vous permettent d’en faire quelques-unes.

Quel rapport entretenez-vous avec l’univers de James Bond ?

Le voyage, surtout. Cette espèce de liberté d’avoir le globe au creux de la main et de se dire : « Je pars, je vais aller dans tel pays, dans quinze jours, je serai ailleurs », c’est quelque chose que j’adore. Et puis, j’ai beaucoup voyagé dans ma vie. Cela m’a beaucoup inspirée dans mon travail. Le mouvement est quelque chose de très inspirant pour moi, qui fait partie de ma vie. Là, on a été très très très frustré pendant deux ans. Ça va reprendre et je piétine. Cela me donne toujours beaucoup, j’aime beaucoup voyager seule. C’est quelque chose que j’aime bien et qui est toujours très prolifique, très inspirant. Après, il y a l’univers luxueux des « Bond » qui est évidemment fantasmagorique. Je ne vis pas dans ce luxe-là et je m’en fiche d’avoir un jet. De toute manière, je n’ai pas les moyens. Peu m’importe. Ce n’est pas ça que je ferais si j’avais beaucoup beaucoup d’argent…effectivement, une vie assez facile où il n’y a pas trop de problème terre à terre… Evidemment, c’est très inspirant. C’est du rêve. Et puis, il y a aussi la notion de sauver le monde, de danger, de se battre contre les forces du mal. Ça me parle, ça parle à tous les âges. Ce sont les contes de fée. C’est aussi la guerre actuelle. Ça existe quand même les forces du bien et les forces du mal, je pense. C’est tout ça « James Bond » pour moi. Et aussi la démesure. Oui j’ai le même goût pour la démesure !

Pouvez-vous nous donner la genèse de l’album ?

J’avais en tête ces morceaux depuis l’enfance et j’avais envie d’en faire des reprises, cela me traversait très souvent. Je me disais :  » Tiens, c’est quand même des chansons que j’adore, je les ferais bien à ma manière ». Et en fait, le confinement est arrivé. Et ça a été le moment pour moi parce que précisément, tout ce qui a dans les « James Bond » pour moi, les voyages, le luxe, aller dans les hôtels, les palaces, draguer, boire un drink, un martini au bord….etc, c’était fini. Et du coup, ça a été encore plus un domaine de rêverie. Je me suis mise à mon piano et je me suis dit : « C’est maintenant ». Et je vais faire ces morceaux comme si ce monde-là était englouti pour toujours et que j’étais une chanteuse de blues dans un bar d’une ville au bout du monde, à Détroit ou je ne sais pas où et que je me souvenais de ce monde qui n’existe plus. C’était un peu comme une vision post-apocalyptique. C’est vraiment comme ça que je fais ces reprises.

En écoutant l’album, on a l’impression de vivre multiplié par 10 ou par cent 100 le monde qu’on vit actuellement.

C’est ça, avec beaucoup de mélancolie. C’est comme un souvenir pailleté mais il y a eu beaucoup de poussière dessus. Ça brille encore un peu, mais il y a beaucoup de poussière.

La musique tout comme les films de « James Bond » permettent de voyager tout autour du monde et vite : un jour à Moscou, un autre à Shangai….Cet album a-t-il été un moyen de voyager par procuration pendant cette période de confinement où vous avez composé cet album ?

Oui, carrément, ça a été un espace de rêverie. Je m’installais à mon piano avec les textes et puis, je partais en voyage, vraiment. Je suis partie en voyage. L’histoire du confinement, je me suis échappée avec ça. C’était cette histoire-là. Ça a été des moments très agréables, en fait, ça a été assez jubilatoire de faire ces reprises. J’ai pris beaucoup, beaucoup de plaisir à le faire.

Photo : Anne Mia

Composez-vous un album comme un réalisateur réalise un film, par images ?

Effectivement, il y a du visuel, des visions, des images qui viennent dans ma tête. Bon, il y a une vision globale du son mais c’est vrai que ça passe par du visuel. Je vois des couleurs, des choses comme ça qui viennent . Après image par image, peut-être pas, ce n’est pas à ce point. Mais une couleur d’ensemble, une atmosphère qui est visuelle.

Composez-vous un album comme un réalisateur réalise un film qui s’entoure de bons collaborateurs ? Quels ont été les vôtres pour la création de cet album ?

En général, au départ, je pars toute seule. Je fais le squelette d’un disque seule. La genèse du disque, je la fais seule, toujours. J’ai besoin, c’est mon histoire, c’est intime parce que la création est très intime, enfin pour moi, en tout cas. Elle part d’abord de ça, de moi seule avec l’instrument ou avec la voix aussi. Quelquefois, je fais juste des mélodies à la voix, comme ça. Et une fois que les chansons sont écrites, composées, là, je vais voir mon fidèle destrier qui est souvent Yan Péchin, qui est vraiment mon complice de toujours, même s’il y a des disques que j’ai faits sans lui. Mais quand même, il est souvent dans l’histoire et sinon, c’en sont d’autres. Et eux viennent avec leurs idées et avec leur savoir-faire, et ils viennent habiller tout ça. Mais c’est dans un second temps. Et d’ailleurs, c’est très agréable, parce que d’un seul coup, cela devient très vivant alors qu’avant, je suis toute seule. Alors, c’est très jubilatoire, la création, mais c’est beaucoup de solitude aussi. Donc, d’un seul coup, y en a d’autres qui viennent. Ça devient une histoire humaine et c’est très agréable.

Pour l’accompagnement musical de cet album, vous vous êtes entourée de Yann Péchin et de quels autres musiciens ?

De Frédéric Gastard, au saxophone parce que je n’avais jamais travaillé avec les cuivres. Il est vraiment super. Il a une façon de jouer assez expérimentale aussi. Il a en même temps des projets jazz et en même temps des projets barrés. Donc, c’était parfait. C’était ce qu’il fallait. Et puis Arnaud Dieterlen, qui fait quelques batteries.

On le connaît, il est de Mulhouse.

Bien sûr ! Il fait partie de la famille. Et c’était super, c’était simple. Donc, moi, j’ai d’abord enregistré les pianos toute seule avec la voix. Et ensuite, les garçons se sont posé sur ce squelette.

Composez-vous un album comme un réalisateur réalise un film avec une certaine atmosphère de cinéma comme les mouvements de caméra avec une gamme musicale faite de crescendo et de descrescendo ?

Non…enfin évidemment, il y a une question de tempo, et donc de vitesse, la musique c’est du rythme, c’est sûr. Mais je ne me dis jamais : « Tiens, là, ça va être une scène d’action, clac, clac, clac, clac…ça vient naturellement. » Mais je ne le conscientise pas. C’est vraiment du ressenti. De toute façon, pour moi, la musique, c’est vraiment de l’émotion, du ressenti. C’est une petite voix en moi. C’est très intuitif, en fait. C’est presque médiumnique, je dirais. J’ai un rapport de cet ordre-là avec la musique. J’ai presque l’impression de ne rien décider.

Comme si vous étiez un canal et que vous le retranscriviez ?

C’est un peu ça. C’est curieux mais je laisse faire. C’est pour ça , le terme « traverser «  est vraiment très juste en ce qui concerne. Cela me traverse. Je ne sais pas ce qu’il se passe.

« Globe trotter -Ode to Bond »  est un album conceptuel comme vous l’évoquiez un peu plus haut : une chanteuse dans un bar de bluesman post-apocalyptique qui se remémorerait des souvenirs lointains et d’une époque faste et disparue. Avez-voulu transposer James Bond à une autre époque plus sombre que celle des films, comme celle que nous traversons actuellement ?

Oui, ça vient de ça. Je ne l’ai pas vraiment décidé. C’est la vie qui l’a décidé. C’est-à-dire que d’un seul coup, on a été bloqué chez nous, à ne plus pouvoir bouger. On n’aurait jamais pensé ça, un mois avant…vivre ça…non, je pense que personne ne s’y attendait. Donc, oui, c’est teinté de tout ça, forcément. Et puis, là, on se retrouve dans une guerre avec la Russie, enfin pas avec la Russie, mais enfin quand même. Et ça ressemble à ce que l’on a déjà vu par le passé et on n’apprend rien décidément. Et c’est teinté de tout ça, c’est sûr. En tout cas, on est très très loin d’une insouciance, d’une inconscience qui a pu être dans la vie occidentale des années avant. Nous, on ne connaît pas ça. Ce n’est pas très drôle, notre génération.

Vous avez des points en commun avec le personnage de James Bond : vous avez beaucoup voyagé, vous êtes intelligente, sensuelle, vous aimez bien draguer, comme vous l’avez dit

Oui, c’est ça ! Enfin, je ne veux pas me prendre pour James Bond au féminin. Mais en tout cas, c’est vrai que j’aime le faste, j’inspire ça, quelque chose de fantasmagorique, j’ai toujours inspiré ça. On me dit souvent que je suis assez fatale. Ce n’est pas moi qui le dis. Mais j’aime bien jouer avec ces codes-là. J’aime un certain aspect de la vie spectaculaire. Et ça se sent dans tout ce que je fais, tout ce que je suis. Il y a peut-être ça. Je dis ça en toute modestie car je en me prends pas pour James Bond, pas du tout. Mais en tout cas, ça a nourri mon imaginaire, ça, c’est sûr. Et forcément, ça transpire dans ce que je suis. C’est évident.

Oui, c’est tout l’univers qui transpire parce que comme je disais précédemment, vous avez des points communs avec James Bond mais aussi avec les James Bond Girls qui sont belles, fatales, en mouvement, voluptueuses, libres…

Et fortes ! Elles savent se battre. Quand on dit qu’elles sont des femmes-objets et que gnagnagna…j’ai envie de rire. Pas du tout. Les James Bond Girls ne sont pas des femmes-objets. Oui, elles couchent avec James Bond, mais James Bond couche aussi avec elles aussi. Donc, elles savent ce qu’elles font. Elles séduisent autant qu’il séduit. Ce n’est pas la même lecture que certains. Je trouve que les James Bond Girls sont des sacrées nanas.

Vous êtes-vous réappropriée à la fois les personnages de James Bond et James Bond Girl pour en faire une synthèse, votre propre synthèse à travers cet album ?

Oui, il y a tout ça. Il y a James Bond mais il y a aussi les femmes, la séduction. Oui. En tout cas, ça fait partie d’un tout parce que James Bond sans l’univers de James Bond, ça n’existe pas. Tout ça va forcément ensemble. Donc, oui, les femmes sont là, quelque chose de très sensuel, effectivement. J’avais vraiment envie que l’on sente une femme en robe du soir, même si c’est dans un club obscur avec des ruines tout autour mais qu’il y ait quand même la robe du soir.

Ça me fait penser à la pochette ce votre album ce que vous dites, où l’on vous voit justement dans une magnifique robe de soirée noire…

C’est ça, et assez classique à fois. Un classique des bars, quoi ! J’avais envie de faire quelque chose de classique mais décalé à ma façon.

Quelle est votre chanson préférée de James Bond ?

Je ne sais pas…sur le disque par exemple, celles qui pour moi sont à même de résumer au mieux l’album, ce que j’ai eu envie de faire, ce serait « Monnraker » et « Diamonds are forever ».

Pourquoi?

Parce que ce sont les plus épurées, je dirais. Elles ont ce mélange de paillettes et de cendres. Il y a les deux que j’aime beaucoup.

Et dans les B.O. de « James Bond », c’est laquelle votre préférée?

Je ne sais pas, j’en ai aucune idée, j’aurais pu toutes les faire. Je me suis arrêtée à treize parce qu’il faut s’arrêter. Sinon, ça devient un peu obsessionnel. Mais j’adore tout, parce que ça balade tout de suite dans un imaginaire.

Photo : Anne Mia

A quel personnage de James Bond, vous identifieriez-vous ? Pourquoi ?

Aucune idée. Non, je ne sais pas. je n’ai pas pensé à ça, c’est plus l’univers qui m’attire. Sinon, je ne me vois ni en l’une, ni en l’autre. Après, il y a des films qui me touchent plus. J’adore « Octopussy » parce que ça se passe en Inde et j’adore l’Inde. Il y en a que j’adore en particulier. Mais bon, je les ai tous. Et je les revois tous.

Si on devait associer votre état d’esprit actuel à un titre de « James Bond », vous seriez plutôt « Les Diamants sont éternels », « Rien que pour vos yeux », « Le monde ne suffit pas » ou « Demain ne meurt jamais » ?

Je serais plutôt « Demain ne meurt jamais ».

Vous venez jouer au Séchoir à Mulhouse le 7 avril en trio accompagné de Yan Péchin et Frédéric Gastard.

Non, ce ne sera pas Frédéric Gastard, ce sera Romain Thornel qui est corniste qui fait aussi un très beau travail de cuivre.

Vous êtes déjà venue plusieurs fois jouer au Séchoir. Qu’est-ce qui vous rattache à ce lieu ?

J’adore jouer là d’abord parce que ce n’est pas un lieu à proprement dit de concert. Donc, ça reste un lieu d’expérimentations parce qu’il y a des ateliers d’artistes…etc. Et moi, j’ai un parcours très, très peu classique et finalement, je me retrouve très souvent à jouer dans des musées et des lieux comme ça atypiques, plus que dans des salles de concerts, c’est un peu mon chemin. C’est comme ça. Et je suis toujours très bien accueillie par Mathieu (Stahl). Donc, il y a une fidélité qui s’est créée. Et c’est très bizarre parce que j’ai une fidélité avec Mulhouse alors que je n’ai absolument rien à voir avec Mulhouse. Mais il se trouve que l’éditeur avec qui j’ai sorti « Jachère – Portrait en mouvement » et « Let go » avant, c’est Philippe Schweyer (Editions Médiapop) qui est de Mulhouse aussi. Donc, c’est marrant, il y a quelque chose qui se tisse avec Mulhouse contre toute attente. J’accueille ce qui m’arrive, ils m’accueillent et c’est super.

D’ailleurs, la salle de concert de Mulhouse Le Noumatrouff est localisée rue Alain Bashung.

Oui, on l’a inaugurée ensemble, effectivement.

Quels sont vos projets à venir ?

Je mets en musique des textes sur le désir féminin pour la nuit des musées au Musée de la Vie Romantique, le 14 mai. Je suis là-dessus avec une autre chanteuse qui s’appelle Hélène Singer. Et puis, « Jachère, Portrait en mouvement«  va ressortir en livre de poche l’année prochaine. Et il y a une adaptation cinématographique qui est en train de se faire. Donc, ça c’est super. Et puis, je serai au théâtre l’année prochaine au Lucernaire pour un seule en scène. Après, je commence à réfléchir à des choses musicales. Et ce n’est pas du tout mûr. C’est en gestation.

Je citais tout à l’heure l’une de vos citations de « Jachère – Portrait en mouvement », où vous parliez d’années sauvages. Justement, notre webzine s’appelle Cultures Sauvages, que cela évoque-t-il pour vous ?

La culture c’est forcément sauvage, puisqu’elle est faite par l’art, par des gestes artistiques, qui sont des mauvaises herbes, des choses intimes, qui ne sont pas cultivables sauf dans sa propre intimité. Mais une société ne peut pas cultiver ça. C’est quelque chose qui pousse comme une jachère, effectivement, et il y a plein de choses qui sortent et qui sont imprévues, surprenantes. Tant mieux. C’est l’imprévu !

Chloé Mons
/ Album « Globe-trotter – Ode to Bond »
/ Sortie le 12 novembre 2021

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/ Lien de la billetterie du concert au Séchoir à Mulhouse, le 7 avril 2022 https://www.helloasso.com/associations/le-sechoir/evenements/chloe-mons-ode-to-bond-le-sechoir?fbclid=IwAR14UjNHUGIpIqTMqeVa3s7CZc6EII0BxR24Oq57hMBx-qdmLJ-Lh-38sBk


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