« L’amour » de François Bégaudeau, aux éditions Verticales

"L'amour", titre simple, simple titre, une histoire banale, toute une vie ordinaire mais un talent d'écriture qui sous ses airs simples transmet une beauté quotidienne bien présente. Saisir l’insaisissable, comme une carte postale sociétale et désuète. Ce qui a été l'a été comme ça l'a été. C'est bien de le fixer, quelque part, en mots, en images. Remonter le fil du temps, d'objets, de films, de chansons, d'un milieu ouvrier à une autre, classe sociale, plus moyenne. Cinquante ans d'accompagnement, de vie commune, sans explosion, sans cri et sans rupture dans un petit roman. Un défi littéraire émouvant.

Continuer la lecture « L’amour » de François Bégaudeau, aux éditions Verticales

« Sortir au jour », Amandine Dhée, Éditions La Contre-Allée

Apaiser la vie, faire lien, rencontrer, être un "nous", quel qu'il soit. Une rencontre, un échange, une amitié, un mélange de pensées, une connaissance, un apaisement comme des petits arrangements avec la mort. Une autrice, une thanatopractrice, des narratrices, de la beauté à la fois grave, poétique, profonde, sincére, philosophique, métaphysique, un très beau texte aussi révélateur que sensible.

Continuer la lecture « Sortir au jour », Amandine Dhée, Éditions La Contre-Allée

« Anna Thalberg », Eduardo Sangacia, Éditions La Peuplade

Un premier roman d'un auteur mexicain, traduit en français et publié par des éditions remarquables. Un roman unique, atypique, incontournable de cette rentrée littéraire hivernale. Un roman sur une femme droite, honnête, pourtant jugée comme sorcière. Un procès historique meurtrier ravivé comme une flamme furieuse. Une plongée, un tour de force, de nous faire nous attacher à une héroïne jusqu'au bûcher, et ce faisant nous faire sentir sous nos yeux la folie meurtrière du procès des Sorcières de Wurtzbourg. Un pan tragique de l’histoire germanique revisité et un incroyable roman de cette rentrée, surtout.

Continuer la lecture « Anna Thalberg », Eduardo Sangacia, Éditions La Peuplade

« Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau », Stéphanie Kalfon, Éditions verticales

Une fille disparaît, un instant juste un instant, et tout vacille, se fissure... Un récit obsédant et vertigineux, où les sensations de doute et d’incertitude montent crescendo jouant avec nos nerfs, s’installant en nous, aussi, nous poussant malgré nous a lire d'une traite, haletant. Réinterroger sans cesse ni mesure ce qu'on a devant soi, pour mesurer l'écart entre les mensonges, les secrets, les non-dits et ouvrir ce faisant des brèches dans son imaginaire et ses pensées. Un roman où se demander quelle sera la fin est vain, car on ne peut lâcher ce livre, on voudrait, mais on ne peut pas. Alors, on y plonge sans fin.

Continuer la lecture « Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau », Stéphanie Kalfon, Éditions verticales