Découvrez Marina Zindy, à travers une série de textes dans lesquels elle nous fait plonger dans son univers.
Voici le second volet.
Du corail, des fossiles et du plastique (1)
Quel point commun entre ces trois éléments ? Aucun.
À moins qu’un artiste ne s’en mêle. Il raconte alors une histoire, fabrique des objets et détourne des usages.
Je suis artiste et je vous présente mon travail intitulé Une bouteille à la mer.
Pour donner corps à ce projet, j’ai choisi la céramique.
J’ai retrouvé les traces des ancienne carrière d’argile de mon village.
Je me suis approprié cette matière brute souple capable de prendre toutes les formes.
L’argile apprend la patience, le lâcher prise et la surprise.
Il faut du temps.
Le temps de la terre n’est pas celui des humains pétris de technologies.
C’est le temps naturel, en dehors des références minutées de la civilisation humaine.
Ma rencontre avec Dodo, plongeur indonésien, fut déterminante. Lorsqu’il m’envoya une photographie de ma sculpture qu’il avait prise sous l’eau, à l’autre bout du monde, ce fut une révélation.
Il s’agit d’un cerf évoquant mon atelier L’Ecerfvelée. Affublé de boutures de corail, c’est une association surprenante et vivante.
Le bouturage de corail est une pratique en pleine expansion.
Nous sommes conscient de notre rôle dans la sauvegarde de la planète. La protection de l’océan est aussi primordiale que celle des forêts.
Je souhaitais participer à la sensibilisation des écosystèmes. C’est pourquoi je travaille sur ce projet intitulé Une bouteille à la mer. J’ai choisi une forme plus universelle que le cerf : ce fut la bouteille. Elle renvoie à l’imaginaire collectif de ce message jeté dans un dernier élan d’espoir.
Pour ma part cette bouteille et aussi associé à un animal : le corail.
L’Océan est un des deux poumons de la terre, il produit plus de 50% de l’oxygène dont nous avons besoin. Les récifs coralliens abritent plus de 25% de la biodiversité marine, et sont essentiels pour la survie de toutes les espèces.
La forme de la bouteille et celle de la bouteille traditionnelle de Ger.
Un appel à projet du musée de la céramique de Ger m’a permis de trouver le dessin parfait d’une bouteille intemporelle.
Modeler avec de l’argile brute elle semble avoir été retrouvé dans les entrailles de la terre ou au fond des océans. Comme des amphores oubliées ; elles sont colonisées par les habitants des profondeurs. Sur cette photographie, le corail est mort, retrouvé brisé sur une plage, je l’ai associé à la bouteille le temps d’un cliché.
Mais depuis un an, les bouteilles servent de pouponnière pour des boutures de coraux vivants !
C’est Sandrine Treyvaud, plongeuse professionnelle et formatrice au sein de l’association Ocean Quest, qui a réalisé les premières boutures de coraux sur mes sculptures de bouteilles.
J’ai eu la chance de participer à cette formation cet été.
Me voilà à mon tour jardinière de corail !
Quelle joie !
Une expérience incroyable qu’il me tarde de renouveler à Toulon ou en Guadeloupe, des missions y sont organisées chaque année.
Pour aller plus loin, retrouvez la biographie parcours de Marina Zindy :