Dans le cadre d’une représentation réservée aux professionnels, Cultures Sauvages a assisté à la représentation ce mardi 20 avril de l’Etude pour le Cantique des Cantiques d’Aurélie Gandit ( Cie La Brèche) à La Filature de Mulhouse.

Ce spectacle de danse, à destination d’un public à partir de 14 ans, dure environ une heure. Il y sera présenté au public courant septembre.

Photos : Michel Petit

Tout spectacle vivant n’est marquant que par le silence qui accompagne sa représentation. Silence qui nous accompagne puisque souvent les mots manquent pour nommer précisément ce qui demeure en nous.

Ainsi en sortant de l’Etude pour le Cantique des Cantiques, on est encore sous le charme de l’humour, de la beauté et sensualité de ce nouveau solo de la chorégraphe Aurélie Gandit. Cette dernière magnifie le texte mythique du Cantique des cantiques, interprété ici en chant d’amour pour le geste qu’il soit chorégraphique ou plastique.

C’est un spectacle monde où les arts visuels, textuels, poétiques et musicaux fusionnent, nourris par des recherches sur l’écoféminisme et des pratiques spirituelles indiennes, célébrant ainsi l’éveil des sens.

Tout en installant un important dispositif scénique aux quatre coins du plateau, la danseuse nous raconte d’abord ce qui l’a fait vibrer sur son chemin : cercles de femmes, position de yoga, orgasme, moments de communion avec la nature et l’univers, choc pictural, voyages, non sans humour. A chaque fois qu’elle nous narre une de ses expériences, elle le ponctue d’un « Paf ! ».

Emily Dickinson, Stendhal, Baudelaire la font aussi vivre plus intensément. Aurélie Gandit commence d’ailleurs à réciter le poème Correspondances de Baudelaire mais le verbe bégaie, devient confus, il ne peut plus raconter l’union du féminin et du masculin, l’amour mystique, cet embrasement au monde. C’est la danse qui les dira grâce à différents effets chorégraphiques qui souligneront la sensualité et l’érotisme du texte déclamé à deux voix par Alain Bashung et Chloé en Mons, sur la guitare de Rodolphe Burger : «  Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour vaut mieux que le vin, Tes parfums ont une odeur suave ; ton nom est un parfum qui se répand ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment. »

Il est donc temps de faire silence et de laisser les souvenirs de ce spectacle attendre de pouvoir demeurer dans de nouveaux spectateurs.

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