Durant les années 90, Evangelion a révolutionné les codes de l’animation. Aux dépens d’une autre série tout aussi magistrale, The Vision of Escaflowne. La série est disponible sur Amazon Prime Video.

UN SHŌJO COMME UN AUTRE ?

Hitomi est une jeune fille lambda.

Elle a une amie, vit sa vie de collégienne et est secrètement amoureuse du capitaine du club d’athlétisme, sport qu’elle-même pratique.

A côté de ça, elle est connue auprès de ses amies pour tirer les cartes du tarot. Et ses prédictions sont très souvent justes.

Un jour, elle a la vision d’un garçon en armure combattant un dragon.

Elle n’y prête pas plus attention, après tout, qui n’a jamais rêvé d’éléphant jouant au tennis ?

Le drame arrive avec son amoureux secret qui va partir pour l’Angleterre. Elle lui propose alors un deal : si elle parvient à parcourir 100 mètres dans un temps limité, il acceptera de sortir avec elle.

Il accepte et elle se lance.

La course est lancée et une colonne de lumière surgit au milieu du terrain.

De la colonne surgit un garçon en armure combattant un dragon.

L’étrange commence mais ne s’arrête pas là car Hitomi suit à son corps défendant le garçon et attérit sur Gaïa, une terre cachée par la Lune.

De Gaïa, la Terre est un astre flottant derrière la Lune et appelée La Lune des Illusions.

Hitomi, héroïne malgré elle.

« ÉTAIT-CE UN RÊVE OU BIEN ÉTAIT-CE LA RÉALITÉ ? »

C’est par cette phrase que chacun des 26 épisode de 26 minutes débutent cette série.

Et cette sensation nous traverse constamment tout en espérant qu’on ne joue pas la carte du scénario facile, à savoir que tout n’était qu’un rêve.

Et ce n’est jamais le cas.

L’histoire qui commençait comme un shojo traditionnel ne cesse de nous surprendre au fur et à mesure que nous avançons dans l’intrigue :

Gaïa est un univers mélangeant le steampunk, l’héroïc-fantasy et les mechas.

Le garçon suivi par Hitomi se trouve être un prince, Van Fanel.

Ce dernier est accablé par son statut qu’il ne voulait pas, la rancoeur contre son frère ainé qui a abandonné sa famille et son peuple, la culpabilité de ne pas avoir réussi à sauver son peuple décimé dès le second épisode et le lien sacraficiel qui le lie à Escaflowne.

Escaflowne, un mécha se transformant en dragon volant.

ESCAFLOWNE

Ce mécha porte le nom de la série et il est atypique à plus d’un titre.

Il ne s’agit pas d’un simple robot mais d’un pacte de sang à réaliser avec lui pour pouvoir le piloter.

Ce pacte implique qu’aucune autre personne ne peut le piloter mais aussi, tous les dégâts que le robot subira seront répercutés sur son pilote.

Sa puissance est démesurée, chaque coup qu’il reçoit touche les organes internes du pilote. Une arme à double tranchant.

Ce robot porte le nom de la série car il cache le destin à ceux qui voudraient le voir.

En effet, cette série traite de l’Homme, de sa croyance dans le Destin, la Chance et du libre arbitre.

Van Fanel (ailes blanches) et son frère, Folken.

UNE SÉRIE OUBLIÉE…

Voilà ce qu’est cette série : une réflexion philosophique sur ce qu’est l’Homme, la Volonté et le Destin.

Une série anime qui traite de sujets aussi complexes tout en restant accessible est chose rare et délicieuse.

Evangelion l’avait fait et c’est sûrement la raison qui a fait d’Escaflowne une série de niche.

Il n’empêche qu’Escaflowne apporte des éléments et une réflexion tout aussi poussée.

A cela s’ajoute la bande-son magnifique de Yoko Kanno, la plus grande compositrice d’anime japonaise existante.

Sa musique est à l’image de la série : elle mélange tous les styles.

Des chants grégoriens au jazz en passant par la pop, elle croise les genres et nous emporte dans cette Gaïa attirante et effrayante.

Un extrait de la bande originale de Yoko Kanno

Pour terminer, un film fut réalisé après la série.

Les créateurs ont pensé que la série n’avaient pas gagné le succès convoité du fait de son graphisme faisant des personnages avec des grands nez.

Aussi, dans le film, les personnages sont tous beaux et lisses.

L’animation est plus fluide (le budget d’un film le permet) mais le film est insipide voire à jeter tant les auteurs ont évacué tous les questionnements faisant le coeur de la série.

Aussi, délectez-vous de cette superbe série disponible dans son intégralité sur Amazon Prime Video (le film, non mais ce dernier, encore une fois, brûlez-le !).

Trailer de la série (en Anglais).

Laisser un commentaire