Premier épisode de la série Excelsior qui se penche sur les raisons qui ont amené des individus à créer des super-héros.
Pour commencer cette histoire sur l’origine des super-héros, le premier d’entre eux : Superman.
Soyons clairs, Superman ne fut pas le premier héros de comic-book. Avant lui, il y eut entre autres Mandrake le Magicien ou encore le Fantôme, mais avec Superman, une nouvelle page de l’édition américaine s’ouvre.
Il faut savoir qu’avant Superman, le comic-book était d’abord et avant tout un médium populaire montrant des histoires d’horreur, d’amour adolescent ou d’aventure. Le super-héros tel qu’on le conçoit aujourd’hui n’existait pas.
Or, voici que deux auteurs, Jerry Siegel et Joe Shuster, créent Superman, un être surpuissant, un surhomme possédant de multiples superpouvoirs tel que la super ouïe, la vision chaude, la vision à rayon x, le souffle glacial, la superforce, la super intelligence (oui, c’est l’un de ses pouvoir), la super vitesse, invulnérable à pratiquement tout et, en plus, il vole. Autant dire que ce Superman est un dieu.
Voilà bien ce qui caractérise le super-héros chez DC comics : il est ou s’approche tout du moins d’un dieu. Nous reparlerons de cette caractérisation avec des héros Marvel mais d’abord, Superman, d’où vient-il ?
Nous l’avons dit, il vient de ces deux créateurs : Jerry Siegel et Joe Shuster.
Mais eux, qui sont-ils ?
Il faut bien garder en tête qu’ils sont d’abord et avant tout deux juifs immigrés venus d’Europe pour la promesse de jours meilleurs aux seins des Etats-Unis d’Amérique.
En Europe, au début des années 1900, une montée antisémite pointe. Certains juifs d’Europe qui sont sûrement plus pessimiste, voire réaliste que d’autres, quittent l’Europe pour les USA, « terres promises pour tous les pauvres, exténués, masses innombrables aspirant à vivre libres, rebus des rivages surpeuplés, des déshérités » sur lesquels la statue de la liberté dresse sa lumière au-dessus de la porte d’or !
En tout cas, c’est ce que la statue promet.
Mais une fois sur place, la réalité est toute autre.
Le chômage est présent, la maladie aussi. Il n’est pas rare de voir des quartiers entiers malades, souffrant de tuberculose où le mari alcoolique bat sa femme.
La vérité est que le rêve ne fut qu’un rêve. Mais Siegel et Shuster, ces enfants de juifs immigrés ne voient que la misère et rêvent de cette Amérique. Ils rêvent d’un homme vertueux venus de l’espace qui prendra la défense des pauvres, des justes, rétablira l’utopie américaine.
Superman…
Un homme venu d’un autre monde, élevé par une famille qui n’est pas la sienne, capable de prouesse inhumaine, l’égal d’un dieu…? Cela ressemble beaucoup à l’histoire de Moïse, non ?
Vous savez, Moïse, cet enfant juif qui pour être sauvé par sa mère d’un massacre à l’encontre du peuple juif fut déposé dans une navette spatiale, non une corbeille en osier pour dériver le long du Nil jusqu’à ce que la fille du Pharaon le trouve et l’adopte.
Elevé comme un Egyptien, il découvre la vérité et décide de libérer son peuple, le peuple juif, de l’emprise de Pharaon. 7 plaies et une ouverture de la mer Rouge plus tard, cela fut fait.
Superman est Moïse mais Moïse avait beaucoup moins de pouvoirs même si ouvrir la mer en deux, c’est déjà pas mal.
La force de Superman, il faut la voir dans le mythe du golem, un autre mythe hébraïque.
Dans les rues de Prague, froide et brumeuse du XVIème siècle, le peuple juif est encore et toujours persécuté. Le rabbin Loew, le chef spirituel de la communauté décide alors de faire appel à la créature monstrueuse du golem, un être créé à partir de l’argile, un homoncule sur lequel le rabbin inscrit sur son front les mots EMET(H) l’un des noms de Dieu en hébraïque. Alors l’être de terre prend vie et détruit tous les ennemis du peuple Juif. Une fois le peuple sauf, il suffit au prêtre de retirer la première lettre, la lettre E, pour que le mot inscrit devienne METH, soit mort en hébreux et la créature s’éteint.
Quatre siècle plus tard, voilà Superman, l’être pour protéger un peuple, un dieu.
D’ailleurs, dans ses premières aventures, dans un seul et même épisode, il n’était pas rare de le voir arrêter une invasion nazi, un homme ivre qui faillit renverser un enfant jouer, une femme battue par son mari ou encore un jeune qui allait prendre de la drogue. Mais avec Superman, tout va bien. Héro moralisant, il sauve l’Amérique de ce qu’elle n’a pas pu faire seule. Il est là pour nous protéger. Enfin, jusqu’à ce qu’il meure mais ça, c’est une autre histoire.