Épisode 3 : Captain America ou comment un personnage créé pour galvaniser les troupes américaines durant la seconde guerre mondiale devient l’incarnation d’une certaine Amérique.

1940, Captain America n°1 : première apparition du Captain mettant directement Hitler à terre.

Aujourd’hui, des ailettes sur les tempes, un A sur le front, un bouclier étoilé : Captain America !

Malgré la vérité qui voudrait que Stan Lee, grand architecte de l’univers Marvel, aurait créé tous les super-héros Marvel, cela est faux.

Certes, Stan inventa les 4 fantastiques, Spider-man, Doctor Strange, Black Panther, Iron man, les Avengers, etc. mais il n’inventa pas Captain America. Ce dernier fut créé par Jack Kirby et Joe Simon.

Du temps où Marvel n’existait pas, où Marvel était encore nommé Timely comics et qui florissait non grâce à des super héros psychologiquement instables, au contraire de ceux de DC Comics, mais grâce à des comics d’horreurs, de science fiction et d’amourette, ils leur arrivaient de répondre à des commandes d’état. En l’occurrence, durant la seconde guerre mondiale.

Pour gagner une guerre, l’argent aide beaucoup. Les avancées technologiques encore plus mais au-delà des moyens, il y a des hommes sur le terrain. Des hommes qui ont perdus leurs frères d’arme, qui ont vu lors d’un débarquement des hommes se noyer à cause du poids de leur paquetage, des hommes heureux d’arriver sur une plage avant qu’un tir de mortier les divise en deux et que la folie et le désespoir les prenant, ils en viennent à tenir leurs jambes en pensant que tout va bien, tout va bien, ils vont bien pouvoir les recoudre, pas vrai ?

Une guerre, par son nom même et depuis l’aube des temps, était, est et sera pour toujours moche.

Mais voilà, les gars qui sont encore sur le terrain, qui survivent au jour le jour tout en remplissant les missions que l’état-major désigne, ces gars, on ne peut pas juste leur promettre des cigarettes, des permissions et l’acte des justes. Leur moral, il faut le leur remonter et pour cela, tout est bon, même les comics.

En 1940, les USA établirent un grand plan pour remonter les troupes grâce aux comics. Cela donna lieu à moult héros de guerre. Des Sgt Rock, des Black Hawks, j’en passe et le meilleur, Captain America.

Tout est dit, tout est là. Un type qui a comme costume le drapeau américain et qui, dès la couverture du numéro 1, bat Hitler d’un crochet du droit.

Mieux, le Captain, c’est un gars qui en a dans le slip mais que personne n’a jamais voulu car, avant d’être soumis à une expérience créée par un Juif extradé par les USA et travaillant dorénavant pour eux, le jeune Steve Rogers ne fut jamais accepté : trop frêle, trop petit, les pieds plats, atteint de l’asthme, ayant survécu à la tuberculose mais cette dernière a laissé des traces sur son corps. Le pathétique Steve Rogers n’a qu’une seule chose : son sens du devoir et sa profonde conviction que les USA sont toujours les gentils et défendent la veuve et l’orphelin de part le monde.

Mais, la seconde guerre mondiale terminée, qui a encore besoin d’un Captain America ?

Le personnage tombe comme bon nombre de personnages dans les oubliettes de l’histoire.

Tout le monde l’oublie. Tous sauf Stan Lee.

Stan Lee, en 1963, est depuis plus d’une décade directeur de publication de Timely  comics et a transformé Timely en Marvel comics.

Les ventes suivent. Très rapidement se détachent deux poids lourds de l’édition américaine : DC comics et Marvel Comics.

Dc comics, c’est Superman, Wonder Woman, Batman, Flash, Green Lantern, etc.

Marvel, c’est Hulk, Spider-man, les 4 fantastiques, Black Panther, iron man, etc.

Chez DC, les super héros sont des dieux. Ils n’ont aucune faille. Ils ont leur super pouvoir et sont là pour se battre et défendre leurs idéaux.

Chez Marvel, au-delà de leur super pouvoir et de protéger le monde, les super héros ont d’abord des problèmes avec eux-mêmes : Spider-man doit trouver de l’argent pour payer son loyer, voir sa tante, parvenir à sortir avec la fille dont il est amoureux tout en sauvant New-York du Bouffon vert ; Iron man doit d’abord et avant tout se battre contre son alcoolisme mais ce combat est toujours mis de côté pour sauver le monde…

Et puis, DC comics qui créa le premier super héro, Superman, a une idée de génie ! Ils se disent : »puisque les ventes de Superman sont au top, pareil pour Wonder Woman, Batman et consort… si on les réunissait tous dans un seul et même titre, ça devrait exploser ! »

Cela dit, cela fait, voilà qu’arrive The Justice League !

Marvel est vert. Voyant ça, pas le choix, il faut répondre. Aussi, débarque le mois suivant justice league : The Avengers !

Hulk, Iron Man, The Wasp, Giant Man et Thor se réunissent pour contrer l’infâme Loki.

Le groupe est formé mais pour Stan Lee, il manque quelque chose. Il manque un chef, une personne pouvant diriger ce groupe.

C’est alors qu’il repense à Captain America.

Le personnage est tombé dans l’oubli, il le fait revenir. Il invente l’idée qu’il fut cryogénisé et reparait 30 ans après la seconde guerre mondiale.

Son Captain est comme ses autres créations, perclu de doute et doit lutter contre lui-même : il est un homme hors du temps qui ne comprend pas ce monde dans lequel il est re-né. Le monde est devenu plus grand que lui mais il n’a conscience qu’en une seule chose  les USA resteront les USA, en tout cas jusqu’à ce que le monde change à nouveau mais ça, nous en parlerons dans un prochain épisode…

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