Attention, ce classement est tout à fait subjectif.

Chef d’œuvre d’écriture que l’on doit à Alan Moore et Eddie Campbell dans lequel Moore propose sa version de Jack L’éventreur.

Pour ce faire, l’édition française propose un appendice montrant toutes les références que Moore exploita au cours des quinze années nécessaires à l’élaboration de ce scénario politique, mystique et cruel dans les bas-fonds de la société victorienne.

Une œuvre majeure qui dépasse le statut du comic-book pour devenir une œuvre littéraire brassant tous les langages (du populaire à l’aristocratique), tous les milieux économiques et toutes les orientations sexuelles.

On poursuit encore avec Alan Moore accompagné cette fois-ci de Dave Gibbons qui proposent rien de moins qu’une réécriture du mythe du super-héros via un scénario labyrinthique collant à la psychologie des personnages.

Ce que Joyce réalisa en littérature avec son Ulysse, Alan Moore le fit en comic-book avec Watchmen !

Imaginez un comic-book qui se réinventerait constamment, un comic-book qui porterait le nom du personnage principal et pourtant, ce personnage n’est pas présent dans chaque histoire.

Imaginez un comic-book qui emprunterait à tous les genres littéraires et qui offriraient à ses lecteurs non seulement des histoires montrant une convention entre sérial killer mais aussi Lucifer fermant les enfers, démissionnant.

Imaginez un comic-book qui montrerait tous les dieux que l’homme pria depuis l’antiquité et leur intéraction entre eux et avec nous.

Voilà ce qu’est Sandman, une œuvre inclassable et labyrinthique où vous ne saurez jamais quelle histoire va vous être contée et qui, pourtant, a un début et une fin : un jour, un apprenti sorcier anglais décide de piéger La Mort. Malheureusement, celui qu’il enfermera ne sera pas cette dernière mais Morphée, le dieu des rêves, le marchand de sable, le Sandman…

Toujours Alan Moore (non, non, ce n’est pas être psychorigide, simplement, et bien, c’est un génie) accompagné cette fois-ci de David Lloyd dans un récit superbe posant la question de la liberté.

Dans une Angleterre très proche de celle décrite dans 1984 de Georges Orwell, un mystérieux individu nommé V sème les germes de l’insurrection. A moins que tout ceci ne soit qu’une vengeance, une vendetta…

Hellboy où comment Mike Mignola nous enchante non seulement avec son travail de dessin (à la ligne et tout en contraste stylisant un peu plus encore l’apport du Caravage) mais aussi avec la réinterprétation de tous les mythes fantastiques.

De l’homoncule (appelé aussi le golem) au vampire en passant par les mythes arthuriens et tout ce que Dante a pu décrire dans les Enfers, Hellboy voyage dans les folklores avec une mélancolie et une dose d’humour charmante.

Un régal !

On finit Alan Moore avec cette série dessinée par Eddie Campbell dans laquelle Moore commence par jouer avec tous les personnages de la littérature (Capitaine Némo, Mister Hyde, l’homme invisible, Alan Quatermain, Mina Murray) pour finir par nous expliquer tout ce que la pop culture a apporté et comment elle a modifié notre perception du monde qui nous entoure.

Oscar Wilde avait écrit que c’était grâce aux peintures de Turner que les Anglais ont fini par voir qu’il y avait du brouillard.

Avec ce comic-book, vous ne percevrez plus aucun objet de la pop-culture comme une chose anodine…

Du duo incroyable que formèrent Steve Dillon et Garth Ennis, nous allons commencer par Preacher, récit iconoclaste montrant un prêtre partir à la recherche de Dieu pour lui donner un bon coup de pied au cul à cause de son inaction quotidienne.

Un récit tragique et poilant où l’humour très noir bascule en quelques pages en une tendresse infinie pour Jesse Custer et ses amis.

Second travail du duo cité précédemment.

Avec eux, le Punisher fait ce qu’il fait de mieux : zigouiller à tout va tous les malfrats qu’il croise mais avec un humour noir délicieux (comment ne pas rire lorsque Frank Castle utilise des ours blancs pour tuer des mafieux ou encore quand une force de la nature russe se fait greffer une énorme poitrine de femme !)

Une saga incontournable !

Signé Mark Millar et Franck Quitely, cette saga publiée en France en 2 tomes questionnent l’héritage.

Dans un monde où les super-héros sont réels et ont, durant les années 60 et 70, éradiqué toutes menaces, que reste-t-il à leurs enfants, des jeunes adultes nés avec des super-pouvoirs et qui s’ennuient ?

Un récit intelligent et distrayant.

Enfin, ce top 10 se termine aujourd’hui avec The Authority de Warren Ellis et Bryan Hitch (plus tard, ils seront remplacés par Mark Millar et Franck Quitely).

Les super-héros sont réels. Durant des décennies l’organisation nommée Stormwatch sous l’égide de l’ONU était la force de frappe contre les dictatures du monde. Mais voilà, avec les années, cette organisation finit par pourrir de l’intérieur et des décisions qui auraient pu sauver des milliers de vie ne furent pas réalisés à cause de pays apposant leur véto.

De ce fiasco naîtra The Authority, un groupe de super-héro autonome et ne cherchant l’aval de personne pour rendre ce monde plus juste.

Une saga hautement politique et qui n’hésite pas à intégrer les présidents autant français qu’américains alors en fonction lors de la sortie du récit. De surcroît, si vous avez toujours eu un doute sur l’amitié entre Superman et Batman, ici, le doute est levé : ils sont en couple, mariés et adoptèrent même un enfant.

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