GAMI est un groupe pop rock influencé par des artistes tels que Radiohead, The Dø, Portishead ou encore Jeff Buckley. A l’écoute de leur premier EP Make a Path sorti le 27 octobre 2021, on ressent la maîtrise et la profondeur alliées à de la délicatesse et de la douceur. C’est une plongée à l’intérieur de soi qui finirait en envoyant tout valser. Ça vous dit ? Vous faites aussi un bout de chemin avec Capucine Trotobas, chanteuse, instrumentiste et leader ?

Crédit photo : Fabb

1.Comment es-tu arrivée à créer le projet GAMI ?

Ça a été une longue route semée de rencontres, de collaborations plus ou moins longue. Au départ c’était un projet écrit pour 5 musiciens dans le cadre du conservatoire puis j’ai remanié la formule d’abord en solo puis en duo pour finir en trio. C’est ma rencontre avec Rémi qui m’a vraiment donné envie et confiance pour aller à fond dans GAMI.

2.Dans le dossier de presse, il est écrit que tu es diplômée du conservatoire et que tu diriges des chœurs de gospel dans tes side-project. En quoi ces expériences t’ont-elles servi à la création de ton projet ?

Le gospel a toujours été au cœur de mon chemin de musicienne bien que je ne sois pas croyante, il était donc obligatoire d’avoir un travail sur les voix assez poussé. Il y a plusieurs compos qui sont vraiment composées pour un petit chœur, elles sont encore dans mon ordi mais en sortiront un de ces 4 :). Ma formation au conservatoire m’a poussée à créer ce projet dans le cadre de mon diplôme mais mes influences et ma façon de gérer mon équipe et la dynamique du groupe ne viennent pas de là, enfin je ne pense pas du moins.

3.On trouve dans ton EP une explosion d’émotions entre douleur, douceur et colère. En même temps, tu exprimes une certaine forme de lâcher-prise. La musique est-elle l’expression et l’acceptation de ses émotions ?

Complètement ! C’est une des raisons principales pour lesquelles j’écris. J’ai besoin d’exprimer beaucoup d’émotions que je ne comprends pas toujours et la musique me permet de faire un peu du tri dans le beau bordel qu’est mon cerveau .^^

Je rentre dans une bulle quand je chante et certains morceaux me bouleversent toujours autant même si je suis dans une phase différente de ma vie. Par exemple Don’t Know est toujours très fort à interpréter pour moi.

4.Ton EP s’intitule Make a Path que l’on pourrait traduire par « Faire son Chemin ». En quoi est-il une victoire sur le passé ? En quoi te permet-il d’assumer ta créativité ? 

Tu comprends vraiment tout à mon univers haha ! En effet Make a Path pour moi c’est la fin d’une période de doutes, de remise en question, d’angoisse etc… Ce premier EP est une victoire sur tout ce passé qui m’a rongée. Ce sont des vieilles compositions qui, maintenant qu’elles sont enfin dehors, m’aident à accepter toutes ces choses qui m’ont fait souffrir mais qui au final m’ont rendu meilleure et ont fait que je suis celle que je suis aujourd’hui. Bon y a encore beaucoup de travail hein !!

Tout cela me permet d’assumer mes démons et d’en parler ouvertement. Je pense que beaucoup de gens ont besoin d’être rassurés par rapport à leurs angoisses et j’espère qu’ils seront touchés par cet EP.

5.Ton univers est onirique et mélancolique à l’image du magnifique clip de Dont know et de ses paroles : “ Now / I don’t know where I am / Still thinking of it / Now don’t know where to go / Still leaving with it”. La musique est-elle une manière de se mettre dans une bulle pour soigner des fêlures ?

Comme je le disais au-dessus, c’est vraiment ça l’idée. Alors ça ne me soigne pas de suite, mais mettre des mots en musique me libère en quelque sorte de ces fêlures, ou du moins ça les rend réelles et palpables et à partir de là je peux m’en occuper et les soigner comme il faut.

6.Ton projet s’appelle GAMI et sur la pochette intérieure de l’EP est représenté un origami. Pourquoi ce choix ? Que déploies-tu à la manière de cet objet ?

Je fais beaucoup de grues en origami quand je suis stressée, j’ai besoin de m’occuper les mains pour me vider l’esprit et c’est devenu un peu ma marque de fabrique.

Il y a eu des soirées où j’étais mal à l’aise, mal dans ma peau, je faisais ces grues et il y avait toujours quelqu’un qui venait et qui me disait « wouah c’est trop beau, je peux la garder ? » et en fait en me déstressant j’apportais le sourire aux autres.

Bref j’aime bien l’idée de partir de quelque chose de simple, une feuille de papier et d’en faire quelque chose de beau et qui transmet énormément d’émotion simplement à l’aide de deux trois plis.

7. Aimes-tu créer des origamis ? Lesquels ?

Oui, les grues ^^

8. Tes morceaux solaires et mélodiques font alterner ta voix, synthé dont tu joues, guitare, la tienne et celle de Rémi Bernard ainsi que la batterie de Judi Massonat aka « Mister Ananas ». Comment as-tu composé les morceaux ? Est-ce le texte qui est arrivé en premier ou la musique ?

En général c’est un sujet qui me vient en premier puis la musique vient avec. Le texte autour de ce sujet arrive en dernier. Je gère tout et quand je propose une chanson au groupe en général j’ai déjà une partie de basse, guitare, batterie, séquences etc…

Puis Rémi m’aide à arranger tout ça quand je m’éparpille trop 🙂

9. Ton EP entre en résonnance avec l’univers de Massive Attack et Morcheeba. Ces groupes t’ont-ils influencée ? Quel est ton rapport au trip-hop ?

Alors Massive Attack oui pas mal ! Mais Morcheeba on m’en parle souvent mais j’ai découvert ce groupe à peine l’année dernière à vrai dire et je n’ai pas plus écouter que ça je dois avouer…Je pense que c’est un mélange de beaucoup de choses qui m’ont fait arriver la. L’émotion du gospel, la puissance du rock, les accords parfois complexes du jazz, la simplicité du trip hop, les nappes du rock alternatif, les sons de l’électro…

10. Où as-tu enregistré l’EP ? Comment s’est passée cette expérience ?

On a enregistré l’EP au Cool Train Studio à Eyguières (à l’époque). C’est des copains qui tiennent ce studio et on y est allés 3 jours pour enregistrer 5 titres. C’était fort, intense et très roots. On a mis des matelas par terre pour dormir dans le studio, je faisais des allergies donc pas évident… Il faisait 45 degrés dans la control Room … On a passé un super moment c’était juste top ! Et je ne reviens pas du résultat de ce premier EP compte tenu des conditions dans lesquels on l’a produit. Complètement autoproduit c’était folklo.

11. Quels sont tes projets à venir ?

Je voudrais développer l’entourage professionnel de GAMI, trouver un tourneur, un manager et un éditeur pour faire avancer le groupe.

J’aimerais prendre 1 ou 2 semaines perdue dans la montagne avec juste mon ordi et une guitare pour composer parce que pour le moment je gère le groupe de A à Z et on ne se rend pas compte du travail que c’est…

Enregistrer un prochain EP avec plus de moyens, avoir des passages avec chœur dedans, faire participer ma sœur au violon celle…

Créer un podcast Créa’son avec des interviews d’enfants qui parlent de la création et de la vie d’artiste pour que l’on puisse se mettre à leur place et se souvenir des étoiles dans les yeux que l’on peut avoir quand on est enfant.

Développer GAMI duo dans des sphères privées, aller jouer chez les gens avec public restreint pour être au cœur de l’émotion et partager des moments forts.

Et je vais m’arrêter la sinon je vais te remplir 15 pages …

12. Qu’écoutes-tu en en boucle ce moment ? 

Mmmmm… Noga Erez ! Et Billie Eilish !

13.Qu’as-comme livre(s) de chevet actuellement ? 

Les Ames croisées de Pierre Botero et L’odyssée du jazz de Noël Balen

14. Qu’est-ce qui te fait vibrer en ce moment ?

Ma chérie <3

15. Quel est le titre auquel tu ne peux pas résister de danser ?

It runs through me de Tom Misch (je sais pas du tout danser mais cette chanson me donne envie de bouger tout mon corps comme une débile je sais pas pourquoi ^^).

16. Notre collectif s’appelle Cultures Sauvages, qu’est-ce que cela évoque pour toi ?

Ça m’évoque toute la culture underground et tous les groupes de fous que personne ne connait et qui demande simplement à être dévoiler. Ça donne l’impression d’aller chercher ce qu’il y a de plus sauvage, non pas dans le sens brut de décoffrage ou méchant mais dans le sens où ils sont là mais on ne sait pas exactement où et il faut être attentif pour pouvoir les apercevoir et une fois que c’est fait, on s’en souviendra toute notre vie… Je ne sais pas si je suis très claire ! Haha !

Retrouvez GAMI :  

-sur Facebook : @GAMI.rockmusic

-sur Instagram : @gami.music

Les prochaines dates !

👉Le 30/01 en live stream : chez La Menuiserie Studio en partenariat avec DiscOverMe sur Twitch

👉Le 25/02 à La Mesón

👉Le 09/04 La Guinguette Sonore pointe à L’Usine Istres

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