Découvrez Sophie Mosser, harpiste et artiste de cirque dans le domaine de la danse aérienne. La harpe fait partie de sa vie depuis maintenant plus de 25 ans, la danse aérienne depuis 5 ans, après être passée par le contemporain et la danse classique indienne. Elle travaille notamment avec son partenaire de scène, Vincent Grobelny, dans leur compagnie Les Aéronotes.
Découvrez-la à travers une série de textes et de photos dans lesquels elle nous fait plonger dans son univers.
Voici le deuxième volet.
Vol sur un tissu
C’est un matin de printemps, il n’est pas tout à fait 7h. Le soleil pointe le bout de son nez, je suis étirée, me voilà sous la grange. S’allonger, tracter dans les bras, s’enrouler, monter. Pendant quelques instants, le temps d’un entraînement, la gravité s’arrête (du moins tant que les muscles sont d’accord). Continue à monter, inverse-toi, et profite du moment tête en bas: le tissu m’a emmenée dans plein de lieux différents mais, que ce soit dans une grange, une salle de sport, un chapiteau, un jardin… le monde est toujours plus beau vu d’en haut, et plus droit vu la tête en bas.
J’entends le chant des oiseaux, et le parfum de certaines fleurs passent par- dessus celui de la paille. Je n’entends pas d’autres bruits et je me dis que je suis super privilégiée quand même. Ah si, un autre bruit, les vaches qui ruminent. Le seul public autorisé en cette période particulière.
Dans le tissu, étirer le dos, étirer les jambes, la sensation du corps qui s’allonge. Il fait froid, zéro degré ce matin, mais bien couverte et en mouvement c’est agréable. Respire.
Et puis fais des nœuds. Des nœuds avec les mains, les bras, les pieds, les jambes, le tissu… Ça me change des nœuds de cordes sur la harpe.
Il y a les entraînements à deux aussi bien sûr. Sensation différente, on y ajoute le partage, l’émulation, le plaisir de créer ensemble. L’amitié et la confiance surtout. Probablement parmi les plus beaux cadeaux qui soient. Pour porter l’autre et danser ensemble.
