Découvrez Kiki De Gonzag, artiste transdisciplinaire ( écrivaine, danseuse, brodeuse, dessinatrice…) à travers une série de textes dans lesquels elle nous fait plonger dans son univers.
Voici le dernier volet.
Un téton vient de me mettre en colère ce matin. Enfin, ce n’est pas le téton, mais plutôt l’interdiction de téton. En effet, notre chère plateforme sociale en réseau sur le net vient de m’accuser une nouvelle fois de publication à caractère illégitime, frauduleux, voire licencieux. La délicieuse couverture de l’ouvrage de José Carlos Somoza ne dévoile pourtant qu’un tout petit téton se fondant dans un décor végétal des plus poétiques. La machine qui se trouve derrière cette atteinte à ma liberté d’expression semble avoir été programmée par des misanthropes. La fameuse machine m’informe par ailleurs, de mon droit à la contestation mais, qu’en raison de l’épidémie, aucun être vivant ne pourra analyser ma demande pour le moment. J’imagine alors ces personnes en chair et en os, dont le métier consiste à valider ou non la censure imposée par la machine. Ça fait froid dans le dos. J’ai déjà remarqué l’audace de quelques-uns des mes impudiques collègues qui voilent le téton d’un petit carré avant de publier leur contenu dépravé. Ils sont malins ! Et oui, la machine ne semble pas en capacité de voir plus loin que le bout de son nez, enfin, du téton. Je pense que je vais me lancer dans l’expérience dès aujourd’hui. A titre purement investigateur c’est entendu ; et non de désir de vengeance à l’encontre d’une machine. Quoi que…
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