Après une première saison qui, à la surprise générale, fut un énorme succès, Ragnarök revient pour une saison 2 rejouant les grands mythes de la mythologie nordique.

Affiche de la saison 1

La saison 1, comme souvent dans une série télé, établissait le cadre, les personnages et les enjeux.

L’histoire débutait avec une mère obligée de revenir dans sa ville natale suite au décès de son mari et père de ses deux fils, Magne et Laurits.

Magne est grand, fort et dyslexique. Ce léger handicap l’empêche toutefois d’avoir confiance en lui. Souvent moqué pour sa lenteur à lire, il se réfugie dans un mutisme se changeant en timidité voire en volonté à s’effacer totalement.

Son frère cadet, Laurits, est l’exact contraire : mince voire frêle, plus petit, il fait tout par se faire remarquer. Que ce soit par son look androgyne ou par son orientation sexuel ouverte à toutes les propositions.

Le temps passant, dans cette bourgade n’existant économiquement que grâce à une usine employant plus de la moitié de la population, des événements vont amener Magne à se croire Thor, le dieu nordique du Tonnerre.

Cette croyance va devenir réalité.

Magne (Thor) avec Mjolnir accepte enfin son destin

Nous avions quitté Magne avec la découverte de ses pouvoirs (il peut appeler et contrôler la foudre) au prise avec un Géant qui n’était autre que le directeur de l’usine qui n’a aucun scrupule à polluer et rendre malade une bonne partie de la population.

Lors de cette saison 2, Magne va développer ses compétences, faire des choix par amour fraternel et accepter son destin en forgeant Mjolnir, le marteau de Thor.

A côté de cela, Laurits, incrédule à ce que son frère racontait en saison 1, accepte dorénavant ce qu’il est : Loki, demi-frère de Thor, dieu du mensonge mi-Ase (le peuple des dieux nordiques) mi-Géant.

Et puis, d’autres personnages se découvrent dieu ou Géant : l’échiquier se met en place pour délivrer le tant attendu Ragnarök !

Laurits (Loki) libère son Ténia (Jörmungand) dans la mer pour qu’il grandisse et combatte Thor à l’avenir

Nous avions déjà évoqué dans une chronique précédente l’engouement de la pop-culture pour la mythologie nordique. Que l’on pense à la série Vikings, l’anime japonais Vinland Saga ou encore le Thor dans l’univers Marvel, le public est toujours au rendez-vous.

Avec Ragnarök, nous sommes confrontés à une certaine étrangeté.

Mélangeant des thèmes de Buffy contre les Vampires (l’adolescence, l’acceptation de soi, les pouvoirs et les monstres) à une esthétique beaucoup plus sobre (il n’y a nul costume en latex frisant le ridicule), cette série s’accapare les mythes nordiques pour les rejouer avec les codes des séries actuelles.

Ainsi, les showrunners prennent leur temps pour développer la psychologie des personnages et non pour mettre en avant une image saccadée emplie d’effets spéciaux. D’ailleurs, les effets spéciaux sont rares, ce qui les rend encore plus pertinent : dans la saison 1, Magne se voit capable de jeter un marteau à plus de 500 mètres et cela est jouissif car nous comprenons son incrédulité.

Laurits (Loki), mi-Ase mi-Géant

Avec cette saison 2, les personnages ont accepté ce qu’ils sont et ils acceptent de rejouer les grands mythes. Ainsi, Laurits qui a un ténia bien plus grand qu’à la normale et qu’il « accouche » comprend qu’il n’a pas accouché d’un simple ténia mais de Jörmungand, le serpent géant entourant le monde et qui combattra Thor lors du Ragnarök.

De même, Magne sait qu’il doit construire Mjolnir pour devenir véritablement Thor.

Ce va-et-vient constant entre les mythes et la réalité (les travers de la société contemporaine sont constamment avancés telle que la différence de classe sociale, le chômage, la pollution, etc.) est savoureux.

Là où Buffy devait réfléchir à son avenir après le lycée entre deux bastons contre des vampires, Magne est déstabilisé par sa vie de Thor et la précarité pécuniaire de sa vie familiale.

Magne (Thor) rencontre Iman (Freyja)

A l’heure actuelle, Netflix n’a pas décidé s’ils allaient la renouveler pour une saison 3 mais, comme le montre la dernière scène du dernier épisode, il serait sage qu’ils le fassent pour clore cette série et enfin parvenir à la chute des Dieux (Ragnarök donc). Autrement, cette série risquerait de tirer en longueur avec des enjeux redondant.

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