Épisode 5 : Spider-man ou comment un personnage devient le témoin d’une course de relais entre créateur.

1962, Amazing Fantasy 15 : première apparition de Spider-Man.

Aujourd’hui, un costume rouge et bleu parcouru de soie, un emblème à blanchir les cheveux des arachnophobes et le meilleur ami du quartier : Spider-man.

Malgré ce que les multiples films, séries animés et comics qui le notent haut et fort : non, ce n’est pas Stan Lee et Steve Ditko qui inventèrent Spider-man.

8 ans avant le premier comic notant les noms précédemment cités, Joe Simon, créateur entre autres de Captain America, a l’idée d’un super-héro qui aurait les pouvoirs d’une araignée.

Il trouve son nom et dessine aussi son logo.

Son idée lui plait. Il va donc la proposer au dessinateur C.C. Beck et, avec les crayonnés de ce dernier, va proposer sa création à l’éditeur Harvey comics qui produit entre autre Casper le gentil fantôme.

L’éditeur refuse ce projet.

En 1959, soit 6 ans après ce premier échec, Simon revient à la charge avec cette fois Jack Kirby au dessin et propose Spiderman à Archie comics qui édite aussi Sabrina, l’apprentie sorcière.

Le projet est accepté mais Spiderman est rebaptisé the Fly, soit la mouche.

Après le numéro 2, Simon et Kirby quittent l’éditeur.

1961, Kirby arrive chez Marvel et se souvient de The Fly qu’il raconte à Stan Lee.

Stan trouve l’idée cool et bosse sur ce projet. Il rebaptise Spider-man (avec un tiret entre Spider et man) et demande à Steve Ditko d’encrer le dessin de Kirby.

Soudainement, Lee constate que son Spider-man est bien trop proche de The Fly. Aussi, il éjecte Kirby et demande à Ditko seul de dessiner la vie de Peter Parker, ce lycéen nerd qui obtient les pouvoirs d’une araignée radioactive.

Le succès est immédiat.

Les jeunes s’identifient à ce lycéen qui est comme eux : galère avec les filles, est issu d’un milieu social modeste voire pauvre et, en plus, doit se battre contre des Bouffon vert, Octopus, Scorpion et rentrer à l’heure pour ne pas inquiéter sa si douce tante May, dernier membre de sa famille qu’il lui reste.

Spider-man grandit et devient aussi populaire que Superman mais, tout comme Superman, les années passant, Marvel et DC ne parviennent plus à séduire de nouveaux lecteurs.

DC va aller jusqu’à tuer Superman pour relancer la machine.

Marvel fait confiance au jeune.

Tout d’abord, au début des années 90, Todd McFarlane qui repense entièrement les acrobaties de Spider-man, propose des visuels que personne n’avait jamais vu : un corps contorsionné, des pauses qui semblent impossibles mais, avec les pouvoirs d’une araignée sont plausible et surtout, développe sa toile qui devient non plus un filament blanchâtre mais une trame proche du spaghetti qui s’enroule et se déroule autour du personnage. Avec McFarlane, la toile semble être vivante et avoir sa propre volonté.

Dans la foulée, il crée aussi Vénom.

Et puis, les droits du personnage étant à l’éditeur et non à l’auteur, McFarlane part créer Image comics avec d’autres camarades dont Jim Lee et Marc Silvestri qui firent le bonheur de Marvel sur les X-men.

Début 2000, Les ventes recommencent  à diminuer aussi, Marvel mise sur une toute nouvelle collection : Ultimate dans laquelle Spider-man recommence au  numéro 1 et où l’on voit Peter Parker se faire mordre par une araignée modifiée génétiquement.

Les ventes décollent à nouveau jusqu’au jour où le créateur de cette série décide de changer tout le monde d’Ultimate Spider-man en tuant Peter Parker et on créant Miles Morales, nouveau Spider-man adolescent métis et plus proche d’une génération street.

Les Spider-men deviennent bien vite légion, chacun pouvant contenter un lectorat.

De Spider-Gwen à Peter Porker The Spider-Ham, en passant par des variantes de Peter Parker et au Spider-man japonais qui sera incarné sous deux formes.

Le premier est un Spider-sentai et pilote un robot géant nommé Léopardon quand le second, une jeune fille nommée Kimiko Glenn qui est psychiquement liée à une araignée pouvant, là aussi, contrôler un super robot.

La culture est large et diversifiée et dans chacune de ses failles, une araignée finira toujours par se glisser.

Laisser un commentaire