Au commencement, Venom n’était qu’un costume noir procurant à Spider-man plus de force, d’agilité et une meilleure récupération physique.
Par la suite, il devint une entité à part entière nommée Venom qui passa d’ennemi de Spider-man à protecteur de San Francisco.
Après moults péripéties le voyant changer de propriétaire et devenant agent du SHIELD, Gardien de la Galaxie, voleur, assassin et père de multiples symbiotes dont Carnage, il faudra attendre le scénariste Donny Cates pour exploiter, développer ce qui est, en fin de compte, le dernier rempart contre les Ténèbres.
Avec King in Black, Cates parvient à l’apothéose d’un récit débuté il y a 3 ans.
Les scénaristes à qui l’on voit confier le destin de personnages iconiques sont rares.
Durant les années 80, Chris Claremont fut le chef d’orchestre des X-Mens. C’est qui permit au titre de devenir le succès qu’on lui connaît aujourd’hui.
Durant les années 2000, Jonathan Ickman va creuser en profondeur et révolutionner les Avengers et l’univers Marvel (il sera d’ailleurs par la suite le nouveau maître d’oeuvre sur les X-Mens).
Nous avions par le passé déjà évoqué le long travail de construction que Jason Aaron a accompli avec Thor.
Mais il est plus rare qu’un personnage apprécié par les lecteurs mais souvent sous-exploité devienne un personnage majeure dans un récit complexe et bouleversant tout ce que l’on croyait de la cosmogonie dudit personnage et, par extension, de l’univers Marvel. Et pourtant, c’est ce qu’a réussi Donny Cates.
PETIT COSTUME DEVIENDRA GRAND
Nous l’évoquions dans l’introduction, au commencement, Venom n’était qu’un costume.
Par la suite, Peter Parker se rendant compte que ce costume modifiait sa personnalité s’en débarrassa et, tombant sur Eddie Brock, un journaliste jaloux de Peter Parker, le costume devint Venom.
Comprenons bien ici qu’il y a clairement une séparation entre Eddie et Venom. Venom a besoin d’Eddie car il se nourrit de ses émotions. En contrepartie, Eddie voit sa force démultiplier, il peut grimper au mur et dévorer les vilains.
Un jour, Eddie contracte un cancer et se sépare de Venom. Le symbiote va alors se retrouver avec plusieurs hôtes.
Cette balance entre les hôtes est à la hauteur de l’insuccès éditorial. Certains ont plus de chances que d’autres. Ainsi en va-t-il pour Flash Thompson qui avait perdu ses deux jambes mais grâce au symbiote en possède de nouvelles tout en devenant un super-héro.
Mais là encore, il arrivera un moment où les ventes chuteront.
HAIL TO THE KING
Durant les années 2010, plus beaucoup d’individus croient encore dans le potentiel de ce personnage. Mais voilà que d’un, un film est programmé et sera uniquement porté par Eddie Brock (incarné par l’acteur britannique Tom Hardy) et de deux, un scénariste qui ne cesse de monter dans l’industrie a une idée pour reprendre la franchise. Vous l’aurez compris, il s’agit de Donny Cates.
Avant cette série, Cates avait réalisé plusieurs mini-séries pour Marvel dont l’admirable Thanos Wins dans lequel il introduira le personnage du Cosmic Ghost Rider (un Frank Castle du futur ayant non seulement pactisé avec Mephisto pour devenir le Ghost Rider mais en plus avec Galactus pour devenir son nouvel héraut cosmique).
Ce personnage est son premier coup de maître et il ne s’arrêtera pas là car, avec Venom, il va créer toute une mythologie dépassant largement Spider-man.
Premièrement, il créera le dieu des symbiotes, Knull, une entité cosmique vivant depuis l’aube des temps et si dangereuses (il est littéralement les Ténèbres) qu’il fut emprisonné.
Par la suite, Cates va créer des myriades de symbiotes différents dont des dragons. En outre, sous son égide, Venom possède désormais des ailes (ce qui n’a rien de surprenant lorsqu’on comprend que la seule limite du symbiote est l’imagination de son porteur).
Il va développer l’idée de cultes, de sectes invoquant Knull et déifiant Carnage, l’un des enfants de Venom (les symbiotes ne se reproduisent pas réellement, ils abandonnent une partie de leur être et cette partie, selon la psyché du porteur, deviendra singulière).
Et surtout, il va donner à Eddie Brock une profondeur psychologique bien plus mâture, responsable et faillible, essayant comme il peut de réparer ses erreurs.
GOD SAVE DONNY CATES
Dire que ce scénariste est un génie est un grand mot mais avec King in Black, le dernier événement qu’il écrit pour Venom, vous serez transporté sur une Terre sans espoir.
Cela ne sera pas un grand spoil mais notez que la première chose que fera Knull en arrivant sur Terre est de la priver de la lumière du soleil. Ainsi, tel un conte horrifique digne de Dracula, les Ténèbres sont partout.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le récit n’est pas encore terminé en France mais, nous en sommes persuadés, deviendra un MUST HAVE !
A noter que Venom 2 sortira le 15 septembre 2021 et vous permettra de découvrir Carnage.