Pendant 17 jours, je vous livre mes sensations, mes impressions, mes sentiments de lecture au sujet du roman O de Miki Liukkonen, qui paraît au Castor Astral.
Cinquième jour
Le monde a-t-il besoin de plus de romanciers?
David Lodge, Pensées secrètes
On peut évidemment arguer que l’être humain ne peut se passer de la narration : c’est l’un des outils fondamentaux pour donner un sens à ce que nous vivons, et cela depuis la nuit des temps.
A travers le personnage inaugural de Jérome W, Miki Liukkonen emprunte au genre du roman de campus dit « campus novel », genre littéraire à part entière. L’action se situe dans un campus ou bien autour, et met en scène la communauté universitaire. C’est bien ce que l’on retrouve dans O avec des personnages de professeurs comme Klaus Hera, Samuel Algren, Magnus Braxe ou des personnages d’étudiants tels que Jérome W, Erik Aho ou Aaron Roos.
On retrouve donc des scènes typiques de « campus novel » :
Le personnage de Magnus Braxe, enseignant, est particulièrement savoureux. Miki Liukkonen joue avec plaisir et ironie sur les références sexuelles au sujet de ce personnage:
Ce dernier propose d’ailleurs une liste de livres qu’il utilise comme base de travail. Autant de livres qui sont des références souterraines au roman que l’on est en train de lire :
Un des maîtres du roman universitaire, c’est David Lodge avec sa trilogie dite de Rummidge ainsi que son roman Un tout petit monde. Le plaisir de lecture réside notamment dans la description ironique et sarcastique de cette micro société, symbole de notre société toute entière, enfermée dans ses faux-semblants et ses hypocrisies.
Tous les efforts que nous faisons pour sonder le cœur d’un texte, en posséder le sens une fois pour toute, sont vains – c’est seulement nous-mêmes que nous découvrons, et non l’œuvre elle-même.
David Lodge, Un tout petit monde
L’université dans lequel se déroule l’action de O sera d’ailleurs le drame d’un évènement tragique, révélateur de secrets et de failles intimes chez les personnages.
A suivre.
Et on terminera avec une référence musicale présente dans le roman.
Le répertoire du quatuor contenait surtout les Bee Gees ( dans ces dernières heures avant les vacances de Noël on entendait au moins trois fois « How Deep Is Your Love »[..] ».
O, Mikki Liukkonen
