En quelques pages, le premier roman d’Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide aux éditions Christian Bourgois, réalise la prouesse de nous plonger directement dans notre propre vie intérieure passée ; cette zone intime où nos pensées secrètes, sociales et familiales se protègent du monde.

Le récit confronte nos propres souvenirs d’enfance à celui d’un petit garçon narrateur qui nous confie avec une grande honnêteté ses angoisses et ses traumatismes durant ses vacances. Il dépeint la cruauté de sa petite existence qui semble déjà bien impactée par de profondes blessures. Une analyse mature et désolante des faits.

La scène se déroule un été en Normandie, chez sa grand-mère. Il évoque des fragments d’aventures vécues avec un ami, cher à son cœur rencontré sur la plage : Baptiste. Une relation qui se présente au bout de quelques jours comme un élément vital à son existence. Une amitié adulée, consommée avec dépendance. Très vite un rapport de dominant à dominé s’installe, on comprend ce que l’auteur suggère : la force ou la faiblesse d’un être humain dépend de la confiance qu’il possède en lui…On perçoit le besoin d’amour et surtout son absence qui abime les âmes.

Il y a eu un changement chimique dans mon cœur, quelque chose s’est précipité. Baptiste s’est précipité dans mon cœur.

Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide

Les mots choisis par l’auteur sont précis et bruts, ils frappent, cognent ! Ils paraissent surtout être en décalage avec ce qui pourrait hanter l’esprit naif d’une jeune personne.

Ce qui me rend le plus malheureux c’est de penser que depuis le début elle me regarde comme ça elle aussi, avec pitié. Juste une forme améliorée de la pitié. Je dit oui et des larmes commencent à couler.

Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide

Nous sommes bercés avec ce beau roman, par la mélancholie sublime des souvenirs. Ceci s’équilibre avec la fraicheur de certaines anecdotes et la personnalité promettante du personnage. Il semble ancré dans une vision « no future », mais nous savons (nous lecteurs), qu’il verra la lumière avec le temps.

À lire de toute urgence !

C’est un roman qui nous touche, nous attendrit, il parait que ce sont ceux-là les meilleurs !

L’auteur en parle mieux que personne :

Antoine

S’il fallait résumer ma vie, je dirais que je suis un mélange entre Laure Adler, Droopy et Edouard Baer.

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